Stade Brestois Chapitre deux : l'apogée

L'époque des stars sud-américaines

L'année 1986 est un tournant dans la vie du club. Le président François Yvinec décide de changer de nom pour celui de FC Brest Armorique, afin de mieux préciser la localisation géographique du club. Les bretons s'engagent à partir de cette saison dans la voie du « football-business » en recrutant des stars sud-américaines, qui après des débuts en fanfare permettent au club d'atteindre une historique (et toujours inégalée) 8e place de D1 en 1987. Pourtant en coulisses, la rupture entre le président et l'entraîneur Raymond Kéruzoré conduit à la démission de ce dernier, puis au retrait du principal sponsor.

Julio CÉSAR

Julio César entre dans la tradition des défenseurs brésiliens rugueux et physiques.  Ses performances régulières le conduisent à intégrer la selecao pour la coupe du monde 86. Lors de la grande messe du football, il va exploser aux yeux du Monde entier. Doté d'un bon sens du placement et d'un physique impressionnant, il crève l'écran, notamment lors du quart de finale de Guadalaraja face à la France dans l’un des plus beaux matchs de tous les temps, même si Julio CESAR en fracassant son tir sur le poteau lors de la mythique séance des tirs aux buts envoie la France en demi-finales.
Ses performances lui ouvrent les portes de l'Europe et c'est assez bizarrement à Brest qu'il va poser ses valises. Le président Yvinec a beaucoup d'ambition pour le Brest-Armorique. Il monte un partenariat avec le groupe de distribution Leclerc et c'est Michel-Edouard lui-même qui s'occupe de sa venue, ainsi que de celle de José Luis Brown, tout récent champion du monde argentin (voir plus loin). Les deux sud-américains étonnent par leur caprices de stars, auxquels les dirigeants ne sont pas habitués : tandis que l'argentin prend un café froid 20 minutes avant chaque match, le brésilien lui, exige une tablette de chocolat, ce qui faisait bondir les médecins du club.
Il ne restera qu'une saison dans le Finistère avant de partir à Montpellier puis la Juventus de Turin et enfin le Borussia Dortmund.
Aujourd'hui, Julio César est agent de joueurs brésilien.

José Luis BROWN

Quand José Luis Brown arrive en Bretagne, il est le libéro de l'équipe d’argentine, championne du monde au Mexique quelques semaines plus tôt. C'est lui qui ouvrit la marque en finale contre la RFA d'un coup de tête à l’entrée de la surface après une sortie ratée d’Harald Schumacher.
C’est une figure qui arrive au Brest Armorique, joueur respecté c’est une véritable star dans son pays depuis le mundial mexicain, seulement il ne restera qu’une année !! Pas fou l’argentin !! Devant la complexité de son transfert et la situation du club vis-à-vis des financeurs, l’argentin retourne en Amérique du Sud. La principale raison de ce conflit tiens au fait que le club était sponsorisé par un groupe d'entreprises, la SODIBA ( Société des Intérets du Brest Armorique ) qui a voulu imposer ses "lois" et ses hommes à Yvinec. Cependant les transferts de José Luis BROWN et de Julio CESAR ont été financés par les Leclerc or ces derniers veulent que KERUZORÉ dirige l’équipe.

Quand Yvinec vire KERUZORÉ, Edouard LECLERC part et reprend ses billes.
La filière sud américaine à Brest est une particularité. Les LECLERC ont acheté BROWN et CÉSAR, la SODIBA a acheté CABANAS, TAPIAS et HIGUAIN (Jorge, le papa de Gonzalo l’avant centre du Réal de MADRID qui restera une seule saison dans le Finistère, l’année ou Gonzalo verra le jour, ce qui inspira DOMENECH pour appeler HIGUAIN en équipe de France alors que le jeune joueur du Réal ne connaît absolument pas la France, à ce cher Raymond, qui tente rien n’à rien) et je ne parle pas de GOICOCHEA acheté par Charly CHAKER. Le départ des LECLERC, et surtout la prise de commande du club par Charly CHAKER vont conduire à la fin du Brest ARMORIQUE.

José Luis BROWN est aujoud'hui à la fédération argentine, il entraine la séction des - de 17 ans



Roberto CABANAS

Internationnal Paraguayen, il se fait remarquer aux yeux du monde entier lors du mondial mexicain de 1986. Ses prestations ne passent pas inaperçues et son doublé face à la Belgique lors du dernier match de poule (match nul 2-2) envoie le Paraguay en 1/8ème de finale. Le Paraguay se fera dominer par l'Angleterre 3-0. Mais Cabanas a marqué les esprits.
A plusieurs milliers de km, un homme, François Yvinec, Président su Brest Armorique, se jure de ramener l’oiseau rare au Stade Francis Le Blé ; S’en suit un des transferts les plus rocambolesques de l’histoire.

Les dirigeants de l’America Cali ne veulent pas céder leur prodige, patron de l’équipe et buteur attitré. Yvinec débarque en Colombie et est aussitôt mis sous surveillance policière. Bloqué pendant 1 mois et demi à Bogota, avec une procédure judiciaire sur le dos pour faux et usage de faux, Yvinec parvient à « s’évader » vers le paradis artificiel qu’est la ville de Brest, avec Roberto sous le bras. Départ clandestin en avion, escale à Caracas, puis Madrid pour enfin rentrer en Bretagne. Les médias français se ruent sur lui et à son arrivée et il passe au 20h, tout ca pour un joueur de foot. Brest a déjà trop d’étranger et la FIFA refuse la dérogation pour Roberto qui doit attendre la saison 88/89 pour jouer. Entre temps le club est descendu en D2. Qu’à cela ne tienne le club remonte illico et Roberto fait chavirer le cœur des brestoises à coup de doublés et de retournés en pleine lucarne.


La remontée a lieu via les barrages. Après avoir sorti Le Havre puis Nîmes, les brestois affrontent Strasbourg pour une place en D1. Après le 2-2 du match aller, c’est l’effervescence à Brest. Match âpre et disputé, Roberto s’éclate le nez en plein match : le maillot tout ensanglanté, tel un sniffeur de coke, il revient sur le terrain masqué pour planter l’unique but du match, synonyme de retour parmi l’élite. L’équipe se renforce avec pour assurer le maintien et le duo Buscher- Cabañas fait des merveilles. En fin de saison une offre énorme arrive sur le bureau de François Yvinec : Aulas propose 15MF pour le paraguayen, un joueur acheté environ 6MF.
A Lyon il s’ennuiera et malgré une bonne saison 10 buts et surtout une 5ème place significative de coupe d’UEFA. L’OL ne souhaite pas le conserver et Roberto regagne l’Amérique Latine, direction Boca Juniors.
Après avoir entrainé l’América Cali de 2007 à 2008 il est aujourd’hui présentateur TV en Colombie et un peu changé !!


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